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- 15 - L’HOMME QUI A VENDU LA TOUR EIFFEL LE NOM DE VICTOR LUSTIG NE VOUS DIT RIEN? POURTANT, CET ESCROC INVÉTÉRÉ A RÉUSSI L’ARNAQUE DU SIÈCLE ! L’histoire se passe en 1925. Victor Lustig a déjà une belle carrière d’escroc derrière lui. Il a quitté la Tchéquie et multiplié les arnaques aux cartes sur les bateaux. Arrivé aux États-Unis, le “Comte Victor Lustig” vend de fausses machines à imprimer des billets et s’enrichit à New York dans les courses hippiques, affirmant connaître les résultats à l’avance. La suite se passe à Paris. Victor Lustig est venu vivre la grande vie dans les palaces et les soirées. Mais l’argent du butin est vite flambé, il est grand temps de trouver une nouvelle combine. C’est la lecture d’un article qui lui apporte l’inspiration. Le journaliste évoque la tour Eiffel et les difficultés de la Mairie de Paris à l’entretenir. Il conclut par cette phrase : “Faudra-t-il démonter et vendre la dame de fer ?”. Il n’en fallait pas plus, l’imagination de Lustig se met en branle. Avec un complice, il falsifie le papier entête de la Ville de Paris et convoque les cinq plus riches ferrailleurs de France au sujet d’une affaire confidentielle de la plus haute importance. Les cinq hommes d’affaires se rendent au rendez-vous où Lustig se présente : il est missionné par le président de la République, Gaston Doumergue, pour vendre les 7300 tonnes d’acier de la tour Eiffel. Ses interlocuteurs se laissent convaincre par son allure aristocratique et son langage policé. Pour appuyer son histoire, Victor Lustig les emmène visiter le monument, muni d’une fausse carte du ministère. La supercherie fonctionne. Au cours de la visite, il repère le plus crédule des cinq hommes, André Poisson. C’est donc lui qui remporte l’affaire et verse une commission de 100000 francs. La tour Eiffel est vendue ! Le lendemain, Victor Lustig s’est envolé. André Poisson comprend qu’il a été dupé. Pourtant, les jours suivants, rien dans les journaux à propos de cette géniale arnaque. Car lorsque le ferrailleur se rend compte de la duperie, il ne porte pas plainte de peur du ridicule ! Quelques années plus tard, Victor Lustig finit par se faire pincer aux États-Unis à la suite d’autres escroqueries. Emprisonné à Alcatraz, il meurt d’une pneumonie en 1947. Sur les murs de sa cellule trône une carte postale de la tour Eiffel annotée de sa main. “Vendue pour 100000 Fcs”.

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